logo23a.png PECHE AU VIF image002.png




La pêche au vif ; une technique souvent délaissée à tort, par sa complexité à mettre en œuvre et son manque d’excitation visuelle de la part du pêcheur ( à contrario de la pêche de surface, popper, stick bait), elle requiert pourtant une réflexion tactique et tactile quant à l’appât présenté, et à la cible espérée ! Tout pêcheur doit posséder dans sa panoplie de prédateur ce volet tactique. Il est des lieux et des configurations maritimes, ainsi que de potentielles proies désignées, ou cette mise en pratique détrône largement des maniements stériles de leurres artificiels. Ce qui décourage bon nombre d’entre-nous, malgré la volonté de s’y employer, c’est de se procurer des appâts vivants et la conservation de ceux-ci. Tactile, quoi qu’on en dise ; tous les éléments mise en œuvre dans la confection d’un montage doivent être logiques et minutieusement élaborés, en effet la présentation de l’appât doit être irréprochable, le pêcheur doit ressentir à travers la prolongation de son index (fil et canne), les palpitations accélérées d’une sardine en stress, à l’approche d’un prédateur ! Tactique ; toutes les hauteurs d’eaux peuvent être explorées. Le panel des appâts utilisés est copieux et chacun devra être utilisé à bon escient et monté comme il se doit selon la cible désignée, la hauteur d’eau à laquelle celui-ci doit être présenté, en tenant compte de l’évolution de la marée, de la dérive du bateau, ou pas si celui-ci est ancré dans une passe. Temps sombre, temps clair, thermocline (température eau /air), présence de poissons fourrage, repérage de chasses, de poissons qui marsouinent, de « dolphins schools », tous ces éléments sont autant de signes annonciateurs de la stratégie à mettre en application ! Bien des paramètres doivent être examinés et définis, pour faire la réussite de cette pêche, qui à mon sens, développe considérablement l’expertise acérée d’un piégeur qu’est l’âme du pêcheur. Elle réserve, a qui sait s’y employer son lot d’agréables surprises, par la diversité et le poids variable des prises, vous l’aurez compris, une sardine intéresse aussi bien un petit barra de quelques livres à un thon d’une centaine de kilos ! Une précision et non des moindres, le vif doit être vivant et non pas survivant, pas de compromission à ce niveau, s’il n’est plus, passons à l’étape de présentation d’un appât à l’illusion de vivant ou carrément à l’étape d’utilisation d’un appât mort posé ou en déclinant davantage ; tronçons d’appât, un autre débat, d’autres facettes (pêches à soutenir, surf-casting) ! Volontairement, il n’est pas fait état de la pêche à la traine où les techniques de mise en œuvre, sont plus du ressort du « staff skipping » que du fait du pêcheur embarqué ! Et encore, une technique peu onéreuse, en regard à d’autres, reposante et surtout complémentaire quand le stock de leurres est épuisé (jigs). 1_Les appâts traditionnels pouvant être recherchées spécifiquement

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maquereau

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bonite

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capelan

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mulet

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sardine

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s-mackerel

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snapper-madaï

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skipjack

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carangue

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orphie

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anchois

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big eye scad

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atlantic bumper

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striped mullet

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leatherjack

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round scad

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pinfish

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spottail-pinfish



2_Les appâts « insolites » capturés accidentellement ou de façon non récurrente

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crab flying-fisk

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ballyhoo

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octopus

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shrimp

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squid

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sépia

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petite raie



fusiller

__beaucoup d’espèces de poissons de récifs peuvent être utilisées, à condition de les faire nager en pleine eau…

3_Capture des vifs Plusieurs techniques peuvent être retenues, des plus singulières au plus élaborées, nous citerons : _la mitraillette ou sabikis, toujours en monofilament, d’un diamètre suffisamment respectable, de courts avançons sont étagés le long de celui-ci, armés d’hameçons de taille variable selon les appâts visés et imitant tantôt des alevins, tantôt des crevettes avec des dominantes de couleurs à respecter, souvent agrémentées de perles brillantes, fluos ou néons et/ou photo luminescentes. image055.jpg Le tout lesté d’un plomb (ou un jig ! ) pour atteindre la profondeur ou évoluent les alevins, variable de plusieurs mètres à une centaine, il suffit alors d’animer l’ensemble, tirées et relâchers, pour alimenter rapidement le bac à vifs. image057.jpg



La « paravanne » ou planchette japonaise, utilisée, non plus en statique, mais en traine légère lors de déplacements, de 10 à 25M derrière le barreau, armée de petits octopus lestés, de cuillers ou de leurres souples à têtes plombées, évoluant de 50cm à 3M, sous la surface. Généralement, disposée de chaque bord du bateau, réglable de manière à s’écarter du bateau, libérant l’axe central du plat-bord arrière pour y placer d’autres leurres. La planchette en traine, évolue sous la surface, dès qu’un poisson se pique sur un des leurres, la planchette remonte en surface signalant alors une prise. image060.png Cette technique permet de capturer quelques vifs tout en continuant à pêcher, attention cependant, les espèces capturées sont très aléatoires et de grosses surprises sont parfois à déplorer (thons, sailfishes !) qui s’emparent des minuscules leurres… Donne de bons résultats, pour qui veut se procurer des vifs de quelques livres (petite carangues, bonites etc…)

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__octopus



__leurre souple+tête plombée




La traine légère d’octopus ou de plumes lestées, dans des activités de surface repérées ou/et sous les oiseaux suivant des bancs de poissons fourrages. Généralement, on dispose de 4 à 6 montages à des distances différentes du bateau ( de 20 à 60M), plus court de l’intérieur, à plus long vers l’extérieur. Cette technique rapporte souvent des petits thonidés.

Le lancer léger du bord de cuillers ou de petits leurres rapporte lui aussi son lot de prises ( et de sur-prises) pouvant être potentiellement utilisées comme vif. L’utilisation de très petits leurres, sélectionnant alors la taille des prises est grandement facilitée en ajoutant au montage une bombette lestée, rallongeant ainsi les distances de jets, et les hauteurs d’eau à exploiter ( bombette plongeante, semi-plongeante, flottante).

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L’épervier, rarement emmené dans nos bagages, du fait de son poids et de l’expertise qu’il requiert pour son utilisation, est l’arme fatale pour se procurer rapidement et massivement des appâts, a qui sait le lancer dans des boules de poissons fourrage. Bien souvent, un pêcheur du crû s’y emploiera volontiers ! image073.jpg



4_Conservation des vifs Le vivier incorporé (interne ou externe) au bateau avec circuit d’eau ré-oxygénée, le plus pratique, n’est cependant partout présent. Autorise un volume important d’appâts vivant. Le bac à vif genre grosse glacière, avec pompe reliée à la batterie du bateau, pratique à condition de renouveler l’eau régulièrement, surtout si les températures extérieures sont élevées. Volume d’appâts limité. La glacière sans pompe, un ersatz de vivier mais souvent la seule solution embarquée de dépannage, préserve quelques moments, la durée de vie de certains appâts. Cage de pleine eau, rigide et lestée, existe mais peu répandue, permet une conservation à moyen terme, d’un volume limité d’appâts. Remarques : certains appâts semblent avoir une durée de vie illimitée, quelques centimètres suffisent à les conserver (poissons de roches ou de coraux), d’autres en revanche, ne résistent pas plus de quelques minutes ! Pensez à manipuler les appâts avec les mains mouillées, préservant ainsi leur mucus et leurs écailles.

5_Les différents montages classiques adaptés aux appâts les plus largement rencontrés (pêche en bateau) 5-a_Les montages ci-dessous sont à utiliser en traine lente, en dérive ou en pêche statique, la longueur des bas de lignes variable de 2 à 6M. Eschage par le « nez », l’hameçon employé, un circle-hook , doit être léger et dimensionné au nez du poisson, le nœud d’hameçon doit être lâche afin de conserver une parfaite liberté de nage au vif. Utilisation d’un leader en mono souple, en évitant de sur-plombler le montage en utilisant un émerillon ( voir nœuds raccord). Le vif doit évoluer sous la surface de l’eau et trainer à faible vitesse, si celui-ci remonte à la surface la bouche ouverte ou tourbillonne dans le sillage du bateau, changez-le, il n’est plus attractif ou il a subit une attaque ! La canne doit être tenue à la main, pick-up ouvert, seul l’index doit retenir le fil ; à la touche, souvent discrète, rendre la main (drop back), en libérant le fil quelques secondes, reprendre le contact en rabaissant le pick-up frein enclenché et accrochez-vous fig1_appât relativement fragile (sardine) image075.jpg fig2_variante 2 circles-hook, par le nez et sur le dos, pour poisson difficile, à utiliser avec ou sans drop-back image077.jpg fig3_avec hameçon libre pour poisson voleur, frein enclenché image079.jpg Eschage par les yeux, à réaliser sur des appâts plus imposants, la taille de l’hameçon peut-être excessive en regard de l’appât, permet des vitesses de traine plus soutenue, je conseillerai d’utiliser de petits « serre-clip » pour réaliser le montage, avantages ; pas besoin d’utiliser d’aiguille d’une part, et d’autre se règle à la taille de l’entraxe des yeux, sans abimer l’appât (pas de compression), le nœud d’hameçon là aussi doit être lâche !



fig4_circle-hook de bonne taille image081.jpg

Eschage par la bouche, appât résistant (mulet), s’adresse à la recherche de beaux poissons, ne pas hésitez à armer avec des gros modèles de circle-hook (jusqu’à 16/0), utilisation en drop-back, plusieurs secondes ou minute. Le rajout d’un lest (une petite olivette de quelques grammes passée avec un fil d’inox sur la courbure de l’hameçon) équilibre l’ensemble dans la veine d’eau. La pointe de l’hameçon devra être sortante et dégagée. On varie les hauteurs d’eau à prospecter et/ou en fonction de la marée, en ajoutant soit un flotteur, soit un plomb olive allongée, sur un émerillon triple voies, reliant le leader à la double ligne. Un « mister-twist » peut, lui aussi être rajouté, rendant plus attractif l’ensemble ! image083.jpg

fig5_par la bouche, drop-back obligatoire



fig6_éléments pour faire varier la profondeur de nage de l’appât et/ou le substituer à la vitesse du courant

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5-b_Les montages ci-dessous sont à utiliser en dérive ou en pêche statique. La longueur des bas de lignes variable de 1 à 6M. Si l’appât s’adresse à des prédateurs « coupeurs » genre tazard ou wahoo, l’acier 7X7 brins ou le titanium, doit dans certains cas remplacer le mono, mais néanmoins rester souple, et conserver des boucles lâches. Les éléments présents en fig6 ci-dessus, sont à utiliser avec ces montages. __ titanium, acier 49 brins image088.pngimage090.png



fig7_par la queue, derrière la caudale, drop-back

image091.jpg fig8_sur le dos, devant ou derrière la dorsale, drop-back

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fig9_par le nez et derrière la dorsale vers la queue

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Eschage par le flanc, à réserver aux gros appâts, résistant à la manipulation, utilisation de 2 « serre-clip » qui maintiennent le montage en place en évitant de meurtrir les chairs.



fig10_par le flanc

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5-c_A défaut de vif, certains montages décrits ci-dessus, peuvent convenir pour animer un appât mort ; il convient cependant de rigidifier le montage hameçon (nœud serré),



on peut également augmenter la taille de l’hameçon, et utiliser d’autres formes (octopus,droit) Si on opte pour un montage nez ou yeux, ne pas oublier de coudre la bouche de l’appât avec du fil, afin que l’eau n’y pénètre pas et rendre ce dernier incontrôlable.

image101.jpg image103.jpg image105.jpg image107.jpg fig11_montages spéciaux



6_Matériels conseillés 6-a_Cannes Courte et puissante, de 78‘’ à 52’’, monobrin ou emmanchement talon, anneaux toujours de qualité supérieure (sic). Toutes les cannes « jig » conviennent parfaitement pour cet exercice. La puissance de la canne est choisie en fonction du poisson recherché, et varie de 30 à 1OOlbs pour la pêche en stand-up avec moulinet à tambour fixe ( stella, saltiga…) 6-b_Moulinets Il existe 2 types de tambours, fixe et tournant. Question de préférence ! Question de poids, lorsqu’on arrive dans de gros modèles, le tambour fixe est largement plus agréable à utiliser en stand-up, il est évident que si la cible est démesurée (marlin,espadon…), il convient d’utiliser un moulinet avec une grande contenance de fil (tambour tournant), bien qu’aujourd’hui, des constructeurs développent des moulinets à tambour fixe de capacité très respectable (400M de 80 lbs). Choisir des moulinets de facture irréprochable, avec des freins fiables et adaptés à la puissance de la canne, et dont les éléments internes sont traités contre la corrosion marine. Utilisés pour la pêche au vif, un ratio correct est suffisant ; pour un même moulinet, il existe un choix de bobines adaptables qui permettent de faire varier la vitesse de récupération (ratio) et la capacité du moulinet. Dans de petites pêches au vif, on peut utiliser un moulinet débrayable qui est fort utile lors des « drop-back » ! Les moulinets à tambour fixe autorisent des freins de 30 kgs…

6-c_Fils L’élément, certainement le plus déterminant de l’équipement du pêcheur, ne pas faire d’économie sur cet achat, et se référer à des marques réputées pour la rigueur de son élaboration et des caractéristiques annoncées (diamètre, résistance, texture) En matière de pêche au vif, 2 écoles s’affrontent quant à la ligne employée ; le mono filament ou la tresse, chacune avec ses arguments : élasticité et prix pour l’une, diamètre et capacité pour l’autre. A chacun de faire son opinion sur le sujet, quoiqu’il en soit, le bas de ligne devra être en nylon, assez long et d’un diamètre suffisant afin que le marin puisse s’en saisir sans risques pour les mains. Privilégier le bas de ligne (leader) en mono souple, plus de facilités à réaliser les nœuds, et ne bride pas la nage de l’appât. 6-d_Accessoires

__Cerf-volant Pour les initiés seulement ! Un concept intéressant pour déposer, du bord, un appât dans la zone intéressante à pêcher ( très utilisé en Afrique du Sud, pour pêcher derrière la troisième vague, et/ou le franchissement en bateau n’est pas sécurisé pour déposer les montages) Le vent doit être dans le dos du pêcheur et modéré, sinon intéresse les mouettes ! Des kits sont en vente sur certains sites australiens. image112.png

__Téléphérique Encore un montage importé d’Afrique du Sud, pour la pêche du bord, réalisé en inox rond, sorte de « gueuse » qui entraîne l’appât au large, en effet lorsque celui-ci nage, il ne peut que s’éloigner de la côte. Très utile pour déposer un appât volumineux (ex : Gabon) image114.png

__Néon fluorescent vert Ni plus, ni moins que le lamparo utilisé par les pêcheurs locaux depuis des décennies, diffuse un halo vert fluo, attirant des bancs d’alevins attirant à leur tour un cortège de prédateurs nocturnes ! Le bas de ligne acier est fortement recommandé, l’heure des grands pélagiques a sonnée ! (espadon, thon, requin, parfois raie en pleine eau ! etc…) Le néon relié à la batterie, est plongé dans l’eau au cul du bateau. La stratégie sera ; 1°) de capturer quelques mini-proies à l’aide de mitraillette avec perles photo luminescentes, 2°) d’escher celles-ci pour capturer un appât plus conséquent, 3°) de placer ce dernier sur un montage ad’ hoc et le faire évoluer en profondeur sous l’agitation de surface ! image116.png

__Le « power-chumming Dispersion d’effluves dans le sillage du bateau, à l’aide de filets lestés remplis de déchets de poissons et autre strouille, (récupérés dans les « fishing-market »locaux) immergés le long des plats-bords ; cette signature olfactive est alors repérée par les prédateurs en maraude, et peuvent ainsi remonter dans les particules, sur plusieurs miles jusqu’au bateau, où les lignes sont appâtées. Si une zone jugée intéressante à prospecter, le bateau, en petite traine décrit des 8, repassant dans le sillage des effluves. image118.png




__Baudrier L’utilisation d’un baudrier est obligatoire, dès que l’on multiplie les prises et surtout le temps passé à travailler un poisson. Il doit être léger et indéformable, protégeant l’aine et ce que nous avons de plus précieux, évitant les hématomes plus ou moins spectaculaires ! Il doit être ajustable, et renforcé d’une large ceinture lombaire, certains sont pourvus d’une poignée, ce qui facilite l’assurance d’un partenaire lors d’un combat par mer agitée, et sécurise le pêcheur qui peut se concentrer uniquement sur le combat. Pour les grosses pêches, il existe maintenant des harnais conçus pour les moulinets à tambour fixe, le stand-up est alors grandement facilité. __Harnais tambour fixe image120.jpg




__Gants Une bonne paire de gants est nécessaire ; plus de grip sur la canne, protection contre les hameçons et les proies à manipuler, et garantie une protection avec l’utilisation de tresse (coupure, brulure) et la prise en main des bas de ligne pour immobiliser la prise.

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